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En dépit d’une interdiction formelle émise par la préfecture de l’Isère, le festival de black métal baptisé “Call of Terror”, soupçonné de véhiculer une idéologie proche du néonazisme, s’est déroulé le samedi 24 février dans une salle communale de Vézeronce-Curtin, une petite commune iséroise.
Cette situation, embarrassante pour les autorités locales et déplorée par le maire de la commune qui s’est estimé trompé sur la nature réelle de l’événement, souligne les défis posés par l’organisation de manifestations aux contenus controversés et la surveillance de tels rassemblements.
Contexte et préoccupations liées à l’événement
La préfecture avait anticipé les risques associés à ce festival, en l’interdisant formellement quelques jours avant sa tenue, en raison notamment de la date choisie pour l’événement, coïncidant avec l’anniversaire de la fondation du NSDAP (parti national-socialiste d’Adolf Hitler) en 1920, et de la réputation des groupes musicaux invités, connus pour des morceaux faisant l’apologie du Troisième Reich. Cette décision reflétait une volonté de prévenir tout acte d’incitation à la haine ou d’apologie de crimes contre l’humanité.
Toutefois, les organisateurs du “Call of Terror” ont réussi à contourner cette interdiction, en dissimulant la nature de l’événement sous le prétexte d’une célébration d’anniversaire lors de la réservation de la salle, et en ne révélant le lieu du festival qu’à la dernière minute aux participants. Cette stratégie de discrétion a non seulement mis en évidence la difficulté pour les autorités de prévenir de tels rassemblements, mais aussi la détermination de certains groupes à poursuivre leurs activités malgré les restrictions légales.

Réactions des communautés et des institutions
La réaction de la préfecture face à cette situation a été de mobiliser un important dispositif de sécurité, impliquant 80 gendarmes et l’instauration de points de contrôle routiers, permettant ainsi de contrôler plus de 330 véhicules et d’identifier les participants. Cette opération de surveillance a mené à la constatation de plusieurs infractions et à la verbalisation des contrevenants.
Le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) Grenoble – Dauphiné a exprimé son intention de se constituer partie civile et a exhorté les autorités à engager des procédures judiciaires, non seulement pour la participation à un spectacle interdit, mais également pour incitation à la haine et apologie de crime contre l’humanité, soulignant ainsi l’importance de répondre de manière adéquate à ce genre d’incidents.
Conséquences et réflexions sur l’usage de lieux publics pour des idéologies extrémistes
Au-delà des aspects légaux et sécuritaires, cet événement soulève des questions fondamentales sur la vigilance des communautés locales et des autorités face à l’utilisation détournée de lieux publics pour des événements promouvant des idéologies extrémistes. Il met en lumière la nécessité d’une collaboration accrue entre les différents niveaux de gouvernance et la société civile pour prévenir efficacement la propagation de discours de haine et la glorification de périodes historiques sombres.
En dépit des craintes initiales, l’événement s’est déroulé sans incident majeur, et aucun trouble à l’ordre public n’a été signalé, selon les autorités et le maire de Vézeronce-Curtin. Cette issue, bien que rassurante sur le plan de la sécurité immédiate, ne doit pas occulter les risques liés à la tenue de tels rassemblements et la nécessité d’une vigilance constante.
FAQ
Ce qu’il faut retenir
Les organisateurs du festival, ainsi que les participants ayant enfreint l’interdiction préfectorale, s’exposent désormais à des sanctions pénales, reflétant la fermeté des autorités françaises face à l’expression d’idéologies extrémistes et à l’apologie de crimes contre l’humanité.
Cet épisode rappelle l’importance de la lutte contre la haine et l’extrémisme sous toutes leurs formes, dans le respect des valeurs républicaines et des droits de l’homme.