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La proposition de fusion entre Kroger et Albertsons a suscité une vague de réactions dans le secteur de la distribution alimentaire aux États-Unis. Cette fusion, si elle se concrétise, serait la plus grande de l’histoire du pays dans le domaine des supermarchés.
Les défenseurs de l’accord affirment qu’il est nécessaire pour concurrencer les géants du retail tels qu’Amazon, Walmart et Costco, qui, grâce à leur taille, peuvent négocier des prix plus avantageux avec les fabricants et les fournisseurs. Cela leur permet de proposer des produits de base comme les céréales, les yaourts, les pâtes et autres à des prix inférieurs pour les consommateurs.
L’Opposition de la FTC et ses Raisons
La FTC, soutenue par les procureurs généraux de plusieurs États, dont l’Arizona, la Californie, l’Illinois, le Maryland, le Nevada, le Nouveau-Mexique, l’Oregon, le Wyoming et le District de Columbia, s’oppose fermement à cette fusion. Selon l’agence, l’accord entraînerait probablement une augmentation des prix des denrées alimentaires pour les consommateurs et réduirait la capacité des employés des supermarchés à négocier des salaires plus élevés et de meilleures conditions de travail.
Henry Liu, directeur du Bureau de la Concurrence de la FTC, a souligné que la fusion interviendrait à un moment où les consommateurs américains voient déjà le coût des courses augmenter régulièrement depuis quelques années.
Face à ces accusations, Kroger a répondu que l’action de la FTC, loin de protéger les intérêts des consommateurs, risquerait en réalité d’entraîner une augmentation des prix alimentaires et une réduction du nombre de supermarchés, aggravant ainsi les problèmes d’inflation et les déserts alimentaires auxquels sont confrontées de nombreuses communautés à travers le pays.
Albertsons reste dans la même logique, ajoutant que bloquer la fusion profiterait aux grands détaillants multicanaux tels qu’Amazon, Walmart et Costco, en renforçant leur domination croissante sur l’industrie de l’alimentation.
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Analyse de l’Impact Concurrentiel de la Fusion
Cette fusion soulève des questions importantes sur l’impact concurrentiel dans le secteur des supermarchés. Les critiques de l’accord soutiennent qu’il créerait un géant puissant avec un chiffre d’affaires de plus de 200 milliards de dollars et environ 5 000 magasins dans 48 États et le District de Columbia.
Les chaînes ont une présence significative dans certains marchés, comme Chicago, Dallas, Los Angeles et Seattle, où leur fusion pourrait réduire considérablement la concurrence.
Les syndicats, les défenseurs des consommateurs, les politiciens et les chaînes d’épicerie indépendantes ont exprimé leur ferme opposition à la fusion. Ils craignent que la combinaison de Kroger et Albertsons n’entraîne une augmentation des prix des courses, une détérioration des conditions de travail pour les employés et éventuellement des licenciements.
Marc Perrone, président de l’United Food and Commercial Workers International Union, a déclaré que le syndicat continuerait de s’opposer à toute fusion ayant un impact négatif sur ses membres travaillant chez Kroger et Albertsons.
Par ailleurs, cette fusion entre Kroger et Albertsons pourrait également avoir des répercussions sur les petits détaillants et l’innovation dans le secteur. Les critiques soutiennent que les deux géants exercent déjà leur pouvoir en tant qu’acheteurs dominants de nourriture et de biens, en intimidant les fournisseurs pour obtenir des réductions et des avantages qu’ils ne proposent pas aux petits détaillants alimentaires.
Cette situation pourrait s’aggraver si les deux entreprises fusionnaient, réduisant encore la diversité et l’innovation sur le marché.
La Position de l’Administration Biden sur les Fusions
L’administration Biden a adopté une position plus ferme sur les fusions et acquisitions, soulignant l’importance de la concurrence pour le capitalisme.
Jon Donenberg, directeur adjoint du Conseil Économique National du président Biden, a déclaré que lorsque les grandes entreprises ne sont pas contrôlées par une concurrence saine, elles ont souvent tendance à ne pas répercuter les économies de coûts sur les consommateurs et à exploiter leurs travailleurs.
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Stratégies Légales et Futures pour Kroger et Albertsons
En réponse aux préoccupations soulevées, Kroger et Albertsons ont annoncé des plans pour vendre 413 magasins à travers le pays à C&S Wholesale Grocers pour 1,9 milliard de dollars. Une vente conditionnée à l’approbation de la fusion Kroger-Albertsons.
Cependant, la FTC a critiqué cette proposition de cession, arguant qu’elle créait un ensemble disparate de magasins et de marques assemblés de manière aléatoire, loin de constituer une entreprise autonome capable de concurrencer un Kroger et Albertsons combinés.
Ce qu’il faut retenir
La tentative de fusion entre Kroger et Albertsons soulève des questions cruciales sur l’équilibre entre la nécessité pour les entreprises de rester compétitives à l’échelle mondiale et la protection des intérêts des consommateurs et des travailleurs.
Alors que le débat se poursuit, l’issue de cette affaire pourrait avoir des implications importantes pour l’avenir des fusions et acquisitions dans le secteur des supermarchés et au-delà. Les parties prenantes de tous les côtés attendent avec impatience la décision du tribunal, qui déterminera non seulement l’avenir de Kroger et Albertsons mais aussi la manière dont les autorités de régulation aborderont les grandes fusions à l’avenir.