Getting your Trinity Audio player ready...
|
Le nouveau système d’entrée et de sortie (EES) de l’Union européenne (UE) suscite de nombreux débats et interrogations, notamment en ce qui concerne ses implications pour le tourisme.
Prévu pour être opérationnel cet automne après plusieurs années de retard, l’EES vise à remplacer le tampon manuel sur les passeports par un enregistrement numérique des arrivées et des départs des voyageurs des pays tiers, y compris les Britanniques.
Ce système soulève des questions sur son impact sur les flux touristiques, la sécurité des données et la complexité des procédures aux frontières.

Le Système Européen d’Entrée et de Sortie (EES)
L’EES est un système de contrôle des frontières qui enregistre électroniquement les informations sur l’entrée et la sortie des ressortissants de pays tiers traversant les frontières extérieures de l’espace Schengen.
Initiée en 2013, la proposition de l’EES visait à moderniser et à renforcer la gestion des frontières de l’UE. Son développement a été marqué par des débats sur la protection des données et la logistique de mise en œuvre.
L’EES a pour but d’améliorer la sécurité aux frontières, de prévenir l’immigration illégale, et de gérer plus efficacement les flux de voyageurs.
Fonctionnement de l’EES
Le système d’entrée/sortie (EES) de l’Union Européenne a pour objectif de moderniser et de sécuriser les frontières en remplaçant le processus manuel actuel par un enregistrement électronique sophistiqué. Voici comment il fonctionne :
Collecte de Données Biométriques
À leur entrée dans l’Union Européenne, les voyageurs en provenance de pays tiers doivent fournir une photo et leurs empreintes digitales. Ces données biométriques sont collectées afin de créer un enregistrement précis et infalsifiable de chaque individu entrant sur le territoire de l’UE.
Stockage Centralisé
Les informations biométriques recueillies sont stockées dans une base de données centralisée. Cette base de données permet une gestion efficace et sécurisée des informations, facilitant ainsi le suivi des entrées et des sorties des voyageurs.
Vérification à la Sortie
Lorsqu’un voyageur quitte l’UE, les mêmes données biométriques sont vérifiées pour s’assurer que l’individu respecte les délais de séjour autorisés. Cette vérification permet de prévenir les séjours prolongés non autorisés et d’améliorer la sécurité aux frontières.
Remplacement du Système Manuel
Actuellement, les passeports des voyageurs sont tamponnés manuellement, ce qui peut entraîner des erreurs et des incohérences dans le suivi des entrées et sorties. L’EES vise à remplacer ce système manuel par un enregistrement électronique plus fiable et précis. Grâce à cette nouvelle méthode, les autorités frontalières peuvent facilement contrôler et vérifier les informations des voyageurs, améliorant ainsi l’efficacité et la sécurité des procédures d’immigration.

Impact de l’EES sur le Tourisme
L’introduction du système d’entrée/sortie (EES) dans l’Union Européenne aura des répercussions significatives sur le secteur du tourisme, avec des effets potentiellement positifs et négatifs.
La collecte et la vérification des données biométriques à chaque point de contrôle risquent de ralentir le flux de voyageurs. En effet, les procédures additionnelles pour la prise de photos et d’empreintes digitales peuvent allonger les temps d’attente aux frontières, créant des files d’attente plus longues. Cette situation pourrait décourager certains touristes, particulièrement ceux en transit ou avec des horaires de voyage serrés, de choisir l’Europe comme destination.
Depuis le Brexit, les citoyens britanniques sont considérés comme ressortissants de pays tiers et seront donc soumis aux nouvelles procédures de l’EES. Cette obligation supplémentaire de fournir des données biométriques à chaque entrée et sortie pourrait rendre les voyages en Europe moins attrayants pour les Britanniques, influençant ainsi leurs choix de destinations touristiques. Cette situation pourrait potentiellement réduire le nombre de visiteurs britanniques en Europe, affectant les économies locales qui dépendent du tourisme.
Les pays membres de l’UE devront moderniser leurs infrastructures pour accueillir les nouvelles technologies requises par l’EES. Cela inclut l’installation de kiosques biométriques et de systèmes informatiques avancés aux points de contrôle des frontières. De plus, les agents de frontières devront être formés pour utiliser ces nouveaux outils et gérer les nouvelles procédures, entraînant des coûts supplémentaires pour les États membres. Cette transition vers un système plus sophistiqué pourrait être coûteuse et nécessiter un temps d’adaptation avant d’être pleinement opérationnelle.
À long terme, malgré les défis initiaux, l’EES pourrait améliorer l’efficacité et la sécurité des contrôles aux frontières, offrant une expérience de voyage plus sécurisée pour les touristes. Un système de gestion des frontières plus rigoureux pourrait également renforcer la confiance des visiteurs dans les mesures de sécurité de l’UE, encourageant éventuellement une augmentation du tourisme une fois les ajustements initiaux effectués.
Défis et Inquiétudes des Voyageurs
L’introduction du système d’entrée/sortie (EES) de l’Union Européenne, bien qu’elle présente des avantages en termes de sécurité et de gestion des frontières, soulève également plusieurs défis et inquiétudes pour les voyageurs.
La collecte de données biométriques, telles que les empreintes digitales et les photos, suscite des préoccupations significatives concernant la protection de la vie privée. Les voyageurs s’inquiètent de la manière dont ces informations sensibles seront stockées, gérées et protégées contre tout accès non autorisé ou toute utilisation abusive. La centralisation de ces données dans une base de données européenne soulève également des questions sur la cybersécurité et la vulnérabilité potentielle aux cyberattaques.
En plus des préoccupations liées à la vie privée, la sécurité des informations personnelles est un autre sujet d’inquiétude majeur. Les voyageurs craignent que leurs données biométriques puissent être compromises ou utilisées à des fins frauduleuses. La confiance dans la capacité des autorités à protéger ces données est cruciale pour l’acceptation de ces nouvelles mesures.
Les nouvelles procédures de collecte et de vérification des données biométriques sont susceptibles d’augmenter la durée des contrôles aux frontières. Les voyageurs pourraient faire face à des temps d’attente plus longs, ce qui peut engendrer des désagréments et affecter négativement leur expérience touristique. Les files d’attente prolongées peuvent également causer des retards, perturbant les plans de voyage, en particulier pour ceux ayant des correspondances ou des horaires serrés.
L’introduction de l’EES pourrait entraîner des coûts supplémentaires pour les voyageurs. Les frais associés à l’enregistrement biométrique, ainsi que les coûts administratifs supplémentaires, pourraient augmenter le coût global des voyages. Cela pourrait avoir un impact particulièrement notable sur les voyageurs fréquents et les familles, rendant les voyages en Europe plus coûteux et potentiellement dissuasifs pour certains.
La transition vers ce nouveau système nécessite une adaptation tant pour les voyageurs que pour les autorités frontalières. Les voyageurs devront se familiariser avec les nouvelles procédures et les exigences, ce qui peut être source de stress et de confusion. De leur côté, les autorités frontalières devront gérer cette transition tout en maintenant l’efficacité et la fluidité des contrôles.

Le Système Européen d’Information et d’Autorisation de Voyage (ETIAS)
L’ETIAS est un système de pré-autorisation de voyage destiné aux ressortissants de pays tiers exemptés de visa, prévu pour être mis en œuvre à la mi-2025.
L’EES enregistre les entrées et sorties des voyageurs, tandis que l’ETIAS vérifie l’éligibilité des voyageurs avant leur départ pour l’Europe, ajoutant une couche supplémentaire de sécurité.
L’ETIAS est conçu pour compléter l’EES en filtrant les voyageurs avant leur arrivée, réduisant ainsi les risques de sécurité et améliorant la gestion des flux de visiteurs.
Comparaison avec d’Autres Systèmes Similaires
Comme l’ESTA, l’ETIAS est une autorisation de voyage préalable, mais l’EES ajoute une dimension biométrique absente dans le système américain.
Le système eVisitor de l’Australie permet également une pré-autorisation de voyage, mais ne nécessite pas la collecte de données biométriques à chaque entrée et sortie.
Avantages de l’EES pour les Pays de l’UE
L’EES permettra une identification plus précise des voyageurs, réduisant ainsi les risques de fraude et de menaces à la sécurité.
En enregistrant les entrées et sorties en temps réel, l’EES aidera à détecter les séjours irréguliers et à gérer plus efficacement les flux migratoires.
Le partage des données collectées par l’EES améliorera la coopération entre les pays de l’UE en matière de sécurité et de gestion des frontières.

Réactions des Acteurs du Secteur Touristique
Les compagnies aériennes et les opérateurs de voyages expriment des préoccupations quant à l’impact potentiel de l’EES sur les temps d’attente et l’expérience des passagers.
Les associations de voyageurs soulignent les préoccupations liées à la confidentialité des données et à la transparence des nouvelles procédures.
Certains gouvernements de pays tiers ont exprimé des réserves quant à l’impact de l’EES sur leurs citoyens et cherchent à négocier des accords bilatéraux pour atténuer ces effets.
Préparation et Adaptation des Pays de l’UE
Les pays membres de l’UE mettent en place des infrastructures et des systèmes de formation pour assurer une transition en douceur vers le nouveau système.
La formation des agents des frontières et l’acquisition de nouveaux équipements biométriques sont essentielles pour la réussite de la mise en œuvre de l’EES.
Des campagnes d’information sont nécessaires pour éduquer les voyageurs sur les nouvelles procédures et les préparer aux changements à venir.
Évolutions Possibles du Système EES
L’EES pourrait évoluer pour inclure de nouvelles technologies et améliorer l’efficacité des contrôles aux frontières.
À long terme, l’EES pourrait transformer les dynamiques du tourisme en Europe, en influençant les choix des destinations et en modifiant les flux touristiques.
L’intégration de l’intelligence artificielle et d’autres technologies avancées pourrait améliorer encore la précision et l’efficacité des contrôles aux frontières.
Ce qu’il faut retenir
L’introduction du système d’entrée et de sortie (EES) de l’UE apportera des changements significatifs dans la gestion des frontières et aura des répercussions majeures sur le tourisme.
Les voyageurs sont encouragés à se tenir informés des nouvelles procédures et à planifier en conséquence pour minimiser les désagréments.
L’EES représente une étape importante vers une gestion plus sécurisée et efficace des frontières, mais son succès dépendra de la coopération entre les pays de l’UE et de la préparation des voyageurs.